Chiffres clés - Mobilité étudiante dans le monde

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La mobilité étudiante en Afrique subsaharienne

L’Afrique subsaharienne, région à la fois démographiquement dynamique et jeune, verra sa population doubler d’ici à 2050, rendant cruciaux les défis liés à la formation. La croissance rapide du nombre d’étudiants – actuellement 5,6 millions ­­–, que les systèmes éducatifs locaux ne parviennent pas à entièrement absorber, mais aussi le développement de classes moyennes dans un certain nombre de pays, entraînent une forte mobilité internationale.

Une mobilité sortante croissante portée notamment par le Nigeria

En 2022, plus de 500 000 étudiants subsahariens étaient inscrits dans des formations diplômantes à l’international, en hausse de 29 % par rapport à 2017. Les étudiants nigérians constituent le principal contingent d’étudiants en mobilité issus d’Afrique subsaharienne, avec 110 000 étudiants en 2022 (+33 % en cinq ans). Représentant plus d’un étudiant subsaharien mobile sur cinq (22 %), ils s’orientent de façon importante vers les grands pays d’accueil anglophones (Royaume-Uni, États-Unis et Canada). Ces mobilités depuis le Nigeria pourraient continuer de croître dans les prochaines années : actuellement pays le plus peuplé d’Afrique, il devrait devenir le 3pays le plus peuplé au monde d’ici 205020.

Le Cameroun est le deuxième pays d’origine avec 31 000 étudiants mobiles (+24 % en 5 ans). Les Camerounais représentent 6 % du total des Africains subsahariens mobiles et privilégient principalement l’Allemagne et la France comme destinations.

Le Ghana et le Zimbabwe sont les 3e et 4pays d’origine en Afrique subsaharienne, chacun représentant 4 % des étudiants subsahariens mobiles, soit 22 000 étudiants. Le nombre de Ghanéens en mobilité a connu une forte progression (+66 % en cinq ans), dépassant celui des Zimbabwéens (+16 %). Les étudiants ghanéens privilégient principalement les États-Unis et le Royaume-Uni comme destinations, tandis que les étudiants zimbabwéens optent majoritairement pour l’Afrique du Sud.

Le nombre d’étudiants qui partent en mobilité progresse depuis la Côte d’Ivoire (+41 % en cinq ans) le Kenya (+28 %) et le Sénégal (+48 %). Les étudiants ivoiriens et sénégalais, francophones, privilégient la France, tandis que les étudiants kenyans, anglophones, se tournent principalement vers les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni.

Les principaux pays d’origine : le Nigeria en tête

Pays

Étudiants en mobilité en 2022

Part

Évolution 2017-2022

1

Nigeria

109 369

22 %

+33 %

2

Cameroun

31 057

6 %

+24 %

3

Ghana

22 337

4 %

+66 %

4

Zimbabwe

21 952

4 %

+16 %

5

Côte d'Ivoire

19 083

4 %

+41 %

Autres pays

298 634

59 %

Source : Institut de statistique de l’Unesco (ISU), octobre 2024.

L’Europe, 1re zone de destination des étudiants subsahariens

L’Union européenne est la première zone de destination des étudiants d’Afrique subsaharienne, accueillant 145 000 d’entre eux en 2022, soit 29 % du total. Le nombre d’étudiants subsahariens dans l’UE a augmenté de 55 % en cinq ans, soit plus rapidement que l’augmentation moyenne dans le monde (29 %). Près d’un étudiant subsaharien sur deux ayant choisi l’Union européenne a opté pour la France (45 %).

L’Europe hors UE est la deuxième zone d’accueil des étudiants originaires d’Afrique subsaharienne : un étudiant sur quatre y effectue une mobilité (24 %). Ils étaient 120 000 en 2022, un chiffre qui a plus que doublé en cinq ans (+135 %). Plus de la moitié d’entre eux se trouvent inscrits au Royaume-Uni (51 %).

Les zones Amériques et Afrique subsaharienne, accueillent respectivement 82 000 et 76 000 subsahariens mobiles. L’augmentation du nombre de Subsahariens inscrits sur le continent américain est modérée (+15 % en cinq ans), tandis que la mobilité intra-régionale est en baisse (-14 %).
Enfin, l’Afrique du Nord – Moyen-Orient et l’Asie-Océanie, qui attirent une proportion plus faible d’étudiants subsahariens (9 % et 7 % du total respectivement), enregistrent des évolutions contrastées : une légère hausse pour l’ANMO (+10 %) et une forte baisse pour l’Asie-Océanie (-20 %).

Les zones de destination des étudiants subsahariens en 2022
Source : Institut de statistique de l’Unesco (ISU), octobre 2024.

La France, 1re destination des étudiants subsahariens

La France demeure, depuis de nombreuses années, la principale destination des étudiants subsahariens. En 2022, elle accueillait 66 000 d’entre eux, soit 13 % de l’ensemble des étudiants mobiles de la région. Leur nombre a connu une hausse notable sur cinq ans, avec une progression de 32 %, légèrement supérieure à la moyenne (+29 %).
Le Royaume-Uni, désormais 2destination, a enregistré une très forte hausse de la mobilité subsaharienne accueillie en cinq ans (+144 %). Il devance ainsi les États-Unis et se rapproche de la France en nombre d’étudiants accueillis, près de 62 000 étudiants en 2022. Les États-Unis, en 3position, accueillent 42 000 étudiants subsahariens, mais la progression de ces effectifs reste limitée (+9 %). 
À l’inverse, la Turquie, 4e, qui s’est doté d’un programme de bourses pour attirer les étudiants subsahariens21, affiche la plus forte augmentation des effectifs accueillis (+231 %, principalement depuis la Somalie, le Nigeria, le Soudan et le Tchad). Elle dépasse le Canada (+57 %), 5e, avec respectivement 33 000 et 28 000 étudiants subsahariens en 2022. L’Afrique du Sud, qui était en 2015 deuxième pays d’accueil des étudiants subsahariens derrière la France, n’est que leur 6destination en 2022. Le nombre d’étudiants subsahariens qui y sont accueillis a chuté à 26 000, soit une baisse de 25 % en cinq ans.

Campus France — chiffres clés 2025